Endométriose: pourquoi se tourner vers la naturopathie?

L'endométriose est une maladie qui prend de l’ampleur mais qui reste entourée de mystères. C’est aussi un sujet presque politique (aïe le mot qui pique) sur les droits et la condition de la femme.
L'endométriose touche 1 femme sur 10, d’ailleurs peut-être en souffrez-vous vous-même, ou connaissez-vous quelqu'un de votre entourage qui vient d'être diagnostiqué?
L'endométriose est une maladie difficile à reconnaître et à diagnostiquer car il n’existe pas de test fiable (pour l’instant!) et seuls des spécialistes gynécologues et radiologues formés spécifiquement sur l’endométriose sont réellement capables de la détecter. Et même dans ces conditions, on peut facilement rater le diagnostic.

C’est aussi une maladie complexe car elle présente une multitude de signes cliniques mais qui ne sont pas forcément spécifiques à la maladie et changent en fonction de l’emplacement des lésions :

  • Règles douloureuses (parfois extrêmement douloureuses)

  • Infertilité (dans 40% des cas “seulement”)

  • Douleurs pendant les rapports sexuels

  • Douleurs pelviennes en général (bas du ventre)

  • Troubles digestifs (plus ou moins exacerbés pendant les règles)

  • Troubles urinaires

  • Tout symptôme cataménial (qui survient au moment des règles) peut évoquer une endométriose.

C’est la raison pour laquelle il faut en moyenne 7 années pour obtenir un diagnostic. Pour certaines femmes, cela veut donc dire des années de douleurs qui sont reléguées au rang de « c’est normal d’avoir mal pendant ses règles » alors qu’on a envie de pleurer tous les mois. Pour d’autres, il n’y a aucun signe et la maladie est diagnostiquée au cours d’un bilan de fertilité ou parfois même à la ménopause.
Les douleurs peuvent être si intenses que certaines femmes s’évanouissent ou souffrent d’un stress d’appréhension intense à l’approche de leurs règles ce qui peut avoir un impact dévastateur sur la qualité de vie et la confiance en soi.

L’endométriose c’est quoi ?
C’est une maladie dont souffrent les femmes (ou toute personne qui a un utérus) qui présentent des lésions d’allure endométriale en dehors de l’utérus : c’est à dire des cellules ou groupements de cellules (qui peuvent même former des kystes) qui ressemblent et se comportent comme des cellules de la paroi de l’utérus, appelé endomètre.
Elle n'est pas fatale mais peut être extrêmement handicapante.

Pourquoi est-ce un problème?
Ces cellules se comportent comme des cellules endométriales donc elles sont soumises à l’imprégnation hormonale et leur effet sur ces cellules : elles grossissent au début du cycle menstruel, elles se vascularisent (elles créent des vaisseaux sanguins) en phase lutéale puis saignent. Le problème c’est qu’elles n’ont pas la porte de sortie comme les règles avec le vagin. Donc cela crée une réaction inflammatoire locale, cyclique (mais qui peut devenir chronique) et crée des adhérences (les cellules et les saignements « cicatrisent » là où ils peuvent et finissent par « coller »). Ce sont des cellules qui ont un comportement chaotique et le corps ne supporte pas cela.

Comment diagnostic-t-on l'endométriose?
A l’aide d’un gynécologue sensibilisé et formé, la patiente est envoyée faire une échographie pelvienne et une IRM chez des professionnels encore une fois spécialisés dans la maladie et même recommandés : les 2 sont complémentaires pour un réel diagnostic. Cependant, même ces examens peuvent parfois ne pas montrer les lésions.

Y a-t-il des variantes?
Oui si les lésions forment un kyste sur un ovaire, on parle d’endométriome. Si les lésions se sont enfoncées dans la 2eme couche de l’utérus, la partie musculaire sous l’endomètre, on parle d’adénomyose. On peut malheureusement cumuler les variantes ainsi que d'autre maladies.

Où se trouvent les lésions?
Théoriquement elles peuvent se développer partout. On les trouve souvent dans la zone pelvienne, sur les ovaires, au niveau des trompes, sur les ligaments utéro-sacrés (qui maintiennent en place l‘utérus), sur la vessie, le péritoine, le rectum, etc. Mais également au niveau du thorax, du foie, de la cheville ou même du cerveau (très rares cas).
La présence et l’intensité des douleurs et troubles n’est pas forcement indicative de l’étendue des lésions. C’est donc une maladie très mystérieuse.

Comment se développe-t-elle?
Et bien pour l’instant on ne sait pas. Une veille théorie qui circule encore accuse les règles rétrogrades : les cellules de l’endomètre refluent vers les trompes et la cavité abdominale au lieu d’être évacuées par le vagin. Cependant 90% des femmes ont un reflux menstruel mais toutes ne développent pas de l’endométriose. De plus on a retrouvé des lésions chez des femmes sans utérus et même chez des hommes (très rare !)
Les nouvelles pistes penchent vers des mutations génétiques, des mutations embryonnaires (sous l’effet de l’exposition aux perturbateurs endocriniens ?), de la maladie auto-immune ou même une dysbiose du microbiote utérin (oui il y a une flore spécifique dans l’utérus !).
Une chose semble sure, ce serait une maladie dépendante des œstrogènes et donc très sensible à l’imprégnation œstrogénique.

Et comment se soigne-t-on?
Malheureusement en ce qui concerne les traitements, les options restent limitées. La chirurgie peut soulager les symptômes, mais elle n'empêche pas la maladie de revenir, parfois rapidement. Elle doit être faire par un spécialiste recommandé car les dégâts peuvent être graves si c’est mal fait.
Elle peut évoluer ou non au cours de la vie de la femme, et l’on ne comprend pas bien quels sont les facteurs et mécanismes qui font évoluer la maladie ou la restreigne. La grossesse et l’allaitement peuvent la faire ralentir mais ce n’est pas une garantie.
Pour la plupart des femmes qui ne veulent pas d’enfant ou pas tout de suite, on leur propose ou on les « met » sous pilule. Mais certaines ont des effets secondaires importants et on ne prévient pas forcement la patiente.

Quels sont les moyens d'action de la naturopathie?

  • La régulation hormonale : dans l’endométriose, l’imprégnation hormonale est dérégulée avec souvent trop d’œstrogènes par rapport à la progestérone (pour faire très simple) et cela s’auto-entretient. On peut travailler la détox des hormones avec le foie principalement, travailler la régulation hormonale en général et le microbiote. Pour cela j’aime beaucoup l’alimentation et les plantes.

  • La modulation du système immunitaire : l’endométriose est toujours accompagnée d’inflammation et d’activation de cellules immunitaires.

  • Faire baisser le stress oxydatif : inhiber le stress oxydatif peut aider à diminuer la prolifération de la maladie. Je suis une grande fan des antioxydants dans l’alimentation et en compléments.

  • Travailler le microbiote : je le répète, il y a une forte interconnections entre les différents microbiotes du corps mais celui de l’intestin est le plus important donc on part de lui.

  • Travailler le stress et les émotions.

  • Accompagner les douleurs.

Et tout cela avec les différents outils de naturopathe, mes favoris étant : l’alimentation, le repos et la gestion du stress, les plantes sous différentes formes y compris les huiles essentielles et les bourgeons, la micro nutrition, le yoga et les fleurs de Bach. Et bien entendu, on ne peut faire une séance sur une maladie à consonance hormonale sans parler des perturbateurs endocriniens et de l’importance d’assainir ses environnements de vie.

A cela, peuvent s'ajouter des séances de massage abdominal qui vont permettre une décongestion et une souplesse des adhérences causées par les lésions pour diminuer l'inflammation et la douleur, ainsi que d'autres thérapies comme l'ostéopathie, l'acuponcture, la réflexologie plantaire, le yoga thérapie, etc...

Bref de nombreux outils sont à la disposition des patientes. L’efficacité de certains est maintenant prouvée par des études cliniques, d’autres sont plutôt d’une utilisation empirique. Une chose est sûre, il est essentiel de sensibiliser davantage sur l'endométriose et d'encourager les femmes à rechercher un soutien médical et naturopathique en complément. N'hésitez pas à partager ces informations autour de vous, car cela pourrait aider des femmes qui souffrent en silence.
 
Prenez soin de vous!

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